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Léon Philippot

Léon Philippot est né à Focant, dans les Ardennes, le 11 avril 1885 et décède à Andenne le 20 novembre 1972. Il était peintre, dessinateur, sculpteur, poète et philosophe à sa manière.

Né dans une famille d’agriculteurs, sa mère décède malheureusement alors qu’il n’a que 6 ans. C’est un oncle, chez qui il passera plusieurs années pendant sa jeunesse, qui lui donne goût aux livres d’art, de musique, de dessin, et aussi de silence…

A 14 ans, alors qu’il souhaite entreprendre des études de musique et de peinture, son père l’envoie travailler, pour qu’il gagne sa vie. Ce n’est que 7 ans plus tard, à l’âge de 21 ans, alors qu’il travaille chez un entrepreneur de peinture en bâtiment, qu’il arrive à suivre des cours de l’académie de Mons, après le travail. Plus tard, et avec l’héritage qu’il reçoit de ce grand oncle qui l’a en partie élevé, il se perfectionne en suivant des cours de décoration à l’école Logelain de Bruxelles.

La guerre 14-18 éclate, et Léon se marie à 30 ans. Il monte alors un atelier de photographe, qu’il occupera pendant 10 ans. C’est à partir de 1930 qu’il abandonne cet atelier et part s’installer, seul, dans un atelier de peintre-sculpteur-poète qu’il crée de ses propres mains à Fond de Chenal, à Andenne.

Et là, loin de tout, il laisse libre cours à son imagination, à ses aspirations profondes, à son goût pour la littérature, le théâtre, la musique, l’art en général, à la réflexion et à la contemplation de la nature. Il écrit, peint, dessine, sculpte, crée. Il se déplace rarement, seulement pour aller voir des expositions à Bruxelles, Mons, Namur et Liège. Il vie une vie calme, sereine, entouré d’un groupe de précieux amis, et c’est là qu’il rencontre l’amour de sa vie : l’institutrice Nelly Rasquin, qu’il épousera dès qu’il sera libre.

Réflexion : « Le plus haut esprit de lucidité correspond au plus haut esprit de liberté ».

« La Meuse. En temps normal c’est ravissant de vivre à quelques mètres de ce fleuve magicien que l’Eden eut apporté. Il a le secret du dosage ; et les vallées qu’il traverse lui doivent la séduction savante et mystérieuse dont sa brume les pare. Les regrets qu’il en reçoit, brisés par les flots, ont de chatoiements soyeux d’une beauté mouvante et intraduisible, dut lesquels le peintre frôle le désespoir. »

 

Crépuscule Le soleil descendait
vers les monts où la Meuse
en lignes souples, disparaît, majestueuse.
Un nuage fluet,
en sa ballade horizontale,
flottait et s’attardait
entre les roches latérales.
 
 Or ce mince filet
Coupa l’astre vermeil d’un long trait violet,
si bien que deux lèvres parurent
Soudain dans l’échancrure
d’un corsage flottant
appuyé sur le sein de la jeune nature,
le superbe baiser du candide printemps.
 
 La Meuse, en sa robe moire
reçut l’adieu de pourpre et d’or
de ce jour flamboyant comme un Thabor,
et chaque flot brille d’un reflet de sa gloire…
Alors, devant le fragile palais
du Maître errant qui s’en allait,
très révérencieuse,
la nuit
suspendit sa veilleuse